Qualité du tri
Dans la peau d'une opératrice de tri
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Il fait encore nuit
Nathalie arrive sur le site de Pluzunet. Depuis quelques semaines, elle et ses collègues opérateurs de tri sont en 2*8. Comme eux, elle embauche donc à 5h30 alors que la plupart d'entre-nous dormons encore. Après un rapide tour aux vestiaires pour s'équiper de sa tenue de travail, chaussures de sécurité, pantalon, pull et gants de protection, elle se dirige vers la cabine de tri.
Dans cette grande pièce très lumineuse se trouvent six tapis de tri et chacun d'eux est dédié à une catégorie de déchets nous explique Nathalie :
Chaque jour, nous vérifions le tri effectué par les machines sur les différents tapis : cartons, deux lignes pour les JRM(1), puis celle des EMR(2), des CC(3) et enfin celle des films et PP-PS(4). Notre objectif est de laisser passer ce qui a bien été trié et d'enlever le reste.
Après vérification du planning quotidien affiché en cabine, chaque agent gagne sa place. Ce matin, Nathalie est sur le tapis des EMR. Elle y restera jusqu'à la pause à huit heures.
Une alarme retentit
C'est le signal de départ. Un grondement se fait entendre. Les tapis s'ébranlent et les déchets commencent alors leur course folle à travers les différentes machines du process. Ils parcourent ainsi des centaines de mètres, dirigés de l'ouvreur de sac au trommel, en passant par les cribles balistiques et les trieurs optiques avant d'arriver devant Nathalie et ses collègues en cabine de tri. C'est ici qu'elle opère.
Elle a l'œil, le geste est sûr
Nathalie n'a que quelques secondes pour enlever des tapis les déchets qui n'y ont pas leur place. Elle s'en saisit et les dépose dans un contenant sans fond. Le déchet, ici un animal tombe sur la ligne des refus. Il ira rejoindre les OMR(5) ou encore les encombrants broyés dans la fosse avant de finir sa course dans l'incinérateur. Quelques instants plus tard, elle récupère sur le tapis une bouteille en plastique.
Elle repartira en direction du process afin d'arriver sur la bonne ligne de tri. Les gestes se répètent. La cadence est soutenue.
Pour prévenir des TMS(6), nous changeons de place sur la ligne toutes les heures et après la pause de 15 minutes, on ira sur un autre tapis.
A la pause
Tous se regroupent dans la cuisine ou sur la grande terrasse. «Ce n'est pas forcément comme ça ailleurs», nous confie celle qui a déjà fait de nombreux petits boulots avant d'être ici.
Après plus de 20 ans à Valorys, alors qu'elle n'a été embauchée à l'époque que pour un remplacement de deux semaines, elle a vu le centre de tri s'agrandir et se moderniser.
Parfois je regrette l'ambiance des débuts et l'ancien centre de tri plus convivial où je branchais mon petit poste radio pour écouter de la musique et où on était tous ensemble sur une même ligne de tri.
Mais je ne peux que constater nos meilleures conditions de travail comme les déchets qui sont déjà pré triés par les machines, la luminosité de la cabine de tri et surtout, il n'y a plus de problème de poussière !
Au retour de pause
Elle se rend sur la ligne des JRM. Elle me fait alors remarquer que ce qui a changé aussi, c'est la présence des femmes. Quand Nathalie a débuté, il n 'y avait qu'une seule femme au centre de tri. Aujourd'hui, elles sont majoritaires, 6 pour 3 hommes en titulaires. Et depuis un peu plus d'un an, elle a vu ses missions évoluées en devenant la 4ème responsable de ligne.
C'est d'ailleurs son tour, elle part dans le centre de tri, à tour de rôle avec les autres responsables de lignes et toutes les 20 minutes, elles vérifient qu'il n'y a pas de bourrages. De nouvelles responsabilités que Nathalie apprécie.
(1) JRM : Jouraux Revues Magazines
(2) EMR : Emballages Ménagers Résiduels
(3) CC : Corps Creux
(4) PP-PS : PolyPropylène - PolyStyrène
(5) OMR : Ordures Ménagères Résiduelles
(6) TMS : Troubles Musculo-squelettiques